Merci l'équipe!

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Ausgabe
2017/07
DOI:
https://doi.org/10.4414/phc-d.2017.01422
Prim Hosp Care (de). 2017;17(07):132

Publiziert am 05.04.2017

L’interdisciplinarité, ou l’art de faire fonctionner plusieurs professions ensemble.

Merci l’équipe!

C’est fort quand ça fonctionne.
Ça porte le patient, ça éclaircit les problèmes flous, ça apprend... ça soulage nos égos et ça fait rire en fin de journée. On entend des trucs terribles en consultation. On découvre des examens sanguins catastrophiques, et des imageries apocalyptiques. Et il faut décider, agir, prendre en charge. Oui oui, il y a des protocoles pour à peu près tout. Sauf qu’on est des humains, pas tous les jours à notre maximum. J’allais prescrire du paracétamol à une dame avec une cirrhose Child C. J’allais quitter une consultation chez quelqu’un de déprimé sans évoquer les idées suicidaires. J’allais faire partir des urgences quelqu’un qui pissait du sang depuis des semaines et n’osait pas en parler. Mais on n’est jamais seul.
Merci mille fois aux infirmiers habitués à voir les petits nouveau qui pataugent de faire preuve de bienveillance et de patience. Merci de venir nous dire. Merci de nous soutenir quand on a peur d’une situation, de baliser le terrain.
«Uhm, Bouclette, je crois qu’elle a une allergie à cet antibiotique. Tu peux changer? – Oh voui. Merci mon vieux.
Monsieur M. est mort, je l’ai sorti de la chambre et mis dans la salle de soin pour que tu puisses faire le constat tranquille, c’est moins glauque. – Tellement vrai.
Bouclette, y a la famille de cette patiente qui commence à s’énerver, en plus aucun ne parle francais, du coup je les ai mis dans la salle 4 et j’ai demandé à Gloria de venir te faire la traduction... – Obrigada. 
La douleur abdo du box 7 c’etait un Wolf Parkinson White, tu avais tout juste, mais tu n’avais pas pris d’ECG. Tu sauras pour la prochaine fois! SMS du chef de clinique qui a recupéré le cas arrivé 1h avant la fin de ma nuit»
Si on était seul au milieu de la toundra avec juste nos livres à la sortie du final, sans infirmier, sans collègue, sans chef… Ben…Voui. Boulgakov a fait un roman la dessus (Récits d’un jeune médecin; 1926/1927). Ça finissait mal pour le toubib, et les patients.