En politique, il existe le concept d’«unité de la matière» qui signifie que les contenus d’un dossier sont soumis à un thème uniforme. Si ce principe irrévocable était autrefois respecté de tous, des signes d’usure se sont faufilés, des inconséquences destinées à atteindre les objectifs politiques.
Un éditorial doit également avoir un message simple, une orientation unique, un thème clair. Je fais désormais moi-même face à ce défi: Comment faire le lien entre un cours interprofessionnel et une initiative politique? Où établir la base commune concernant la palliation et la publicité pour le tabac, et ce de surcroît chez les enfants et les jeunes?
En fait, cela est simple: Les médecins de famille et de l’enfance sont flexibles, engagés, et ont des centres d’intérêt multiples. Avec ses préoccupations et ses besoins, le patient est notre interlocuteur principal, qu’il se trouve en début, milieu ou fin de vie. Et nous sommes conscients du fait qu’avec notre travail, nous pouvons très tôt contribuer à éviter des maladies, à empêcher la souffrance. De même, il relève de notre devoir de soulager la souffrance déjà existante, de soutenir le patient. Dans les périodes difficiles, il doit pouvoir trouver un interlocuteur compétent sur qui compter. Nous sommes tous conscients du fait que nous ne pouvons assumer seuls ni le travail préventif, ni le travail palliatif; nous avons pour cela besoin d’une équipe.
Soleure est devenue un haut-lieu de la prise en charge palliative ambulatoire, ce qui est évidemment lié au moteur innovant qui y a élu domicile. Par conséquent, il n’est pas surprenant que le premier séminaire «teach locally» ait eu lieu dans l’ancien hôpital. Le thème de la collaboration interprofessionnelle y a non seulement été repris et discuté, mais a également, pour la première fois, pris la forme d’un cours interprofessionnel. Généralement, des professions médicales y sont invitées, mais ici, l’éventail était bien plus vaste, comme l’est justement l’accompagnement des patients en situation palliative: prêtre, sociopédagogue, juriste et case manager ont partagé leur savoir et appris à mieux se connaître. Il s’agit certainement d’un programme plein d’avenir, que mfe soutient volontiers avec son caractère interprofessionnel (cf. article en page 348).
Si nous voulons éviter la survenue de situations palliatives, nous avons divers instruments à notre disposition. La prévention constitue un outil de taille, que nous utilisons chaque jour aussi bien chez les pédiatres que les médecins de famille (cf. articles aux pages 337, 339 et 343 sur la thématique «Arrêt du tabagisme»). Mais nous sommes également soumis à des mesures d’encadrement, c’est-à-dire des mesures qui soutiennent nos efforts et ne les entravent en aucun cas. La publicité pour le tabac nuit énormément à nos objectifs préventifs, qu’il s’agisse de la forme classique, la cigarette, ou des «nouveaux accessoires pour fumeurs». Cela est d’autant plus décevant pour moi que nous ne touchons pas encore au but dans la collecte de signatures sur l’initiative relative au tabac: Faites donc un effort! Je vous ai prévenu, je vous rebattrai les oreilles jusqu’à ce que nous ayons recueilli les signatures. Si chaque membre génère 50 signatures, nous en obtiendrons plus de 200 000. Est-ce si difficile?
Sandra Hügli-Jost
Responsable communication, mfe – Médecins de famille et de l’enfance Suisse
Secrétariat général
Effingerstrasse 2
CH-3011 Berne
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