Qualité et innovation dans le système de santé
2e Health Symposium

Qualité et innovation dans le système de santé

Aktuelles
Édition
2020/01
DOI:
https://doi.org/10.4414/phc-f.2020.10181
Prim Hosp Care Med Int Gen. 2020;20(01):8-9

Affiliations
Collaboratrice communication/marketing de la SSMIG

Publié le 08.01.2020

Lors du 2e Health Symposium, la SSMIG a fait front commun avec le programme national de recherche (PNR) 74 du Fonds national suisse. C’est au Casino Bern nouvellement inauguré que les thèmes de la qualité et de l’innovation dans le système de santé ont tenu la vedette – avec succès.

Communication chez les patients septiques à l’égard de la vaccination, fermeture de cabinets de médecine de famille ou encore durée des traitements antibiotiques: des acteurs de la sphère médicale, politique et économique ont tenu des exposés et assuré des discussions au sujet de thèmes actuels des soins de santé lors de cet évènement exclusif. A cette occasion, les professionnels ont échangé à propos des défis actuels et des outils innovants de la pratique.
Le co-président de la SSMIG Drahomir Aujesky et le président du PNR 74 Milo Puhan ont ouvert conjointement la manifestation. Celle-ci a eu lieu à un moment des plus palpitants: plusieurs projets du PNR 74 touchent à leur fin et les participants ont ainsi eu le ­privilège d’être informés sur les derniers projets de ­recherche et même sur les premiers résultats. Le ­caractère hautement actuel des thèmes du Health Symposium 2019 n’a d’ailleurs pas échappé à l’animatrice de la SRF Marina Villa, qui a modéré l’évènement de façon souveraine.

Le plus est parfois l’ennemi du mieux

Maria Wertli a assuré le premier exposé portant sur les facteurs qui influencent la réalisation des interventions électives en Suisse. Elle a présenté les derniers chiffres à ce sujet et a montré que la réalisation d’interventions était également influencée par les préférences personnelles du corps médical. A l’aide de données de l’Office fédéral de la statistique et de la FMH, elle a créé une carte des zones desservies par les hôpitaux, qui montre la fréquence à laquelle les implantations de prothèses de la hanche et du genou, les ablations chirurgicales de l’utérus ou de la prostate, les interventions de chirurgie rachidienne et les interventions bariatriques sont réalisées dans les différents ­hôpitaux et régions. La carte a révélé un constat stupéfiant: en fonction de l’hôpital ou de la région, une intervention est réalisée ou non. Selon Maria Wertli, cette situation s’explique par des raisons sociodémographiques.
Le co-président de la SSMIG Drahomir Aujesky et le président du PNR 74 Milo Puhan ont fait cause commune.

Pourquoi certains parents et médecins hésitent-ils à vacciner?

Philip Tarr, de l’hôpital cantonal de Bâle-Campagne, s’est penché sur la question brûlante du scepticisme vaccinal. Son projet de recherche a pour objectif de découvrir les raisons du scepticisme vaccinal chez les parents et le corps médical. Dans le cadre de son projet, des discussions sont menées avec ces groupes afin d’améliorer au moyen des connaissances disponibles les instruments de communication pour le corps médical. L’intervenant a également donné des conseils pratiques: paradoxalement, le fait de répéter les faits et d’insister sur les avantages des vaccinations susciterait la méfiance et le scepticisme. L’alarmisme serait lui aussi contre-productif. Il a en l’occurrence rappelé que la grande majorité des vaccino-sceptiques finissent quand même par (faire) vacciner: «Seule 1–3% de la ­population suisse s’oppose strictement à toutes les vaccinations», a affirmé Philip Tarr. Sa conclusion basée sur environ 90% des entretiens: un traitement ­personnel et orienté vers le patient ainsi qu’une diminution des entraves à l’accès aux vaccinations par les cantons pourraient augmenter le taux de vaccination en Suisse.

Lorsque les cabinets de médecine de ­famille ferment…

Après la pause-café, Michael Gerfin a tenu un exposé sur les répercussions de la fermeture de cabinets de médecine de famille sur les patients et le système de santé. Il est parvenu à la conclusion que la fermeture de cabinets de médecine de famille a un impact considérable sur le comportement des patients. Selon lui, ils consulteraient moins souvent des médecins: «Plus de 75% des patients dans ces régions ne remplacent pas les consultations médicales!» D’autres patients consulteraient quant à eux plus souvent des spécialistes ou des services hospitaliers ambulatoires. «Les patients des régions affichant une faible densité de cabinets médicaux sont plus fortement concernés, car la recherche d’un cabinet de médecine de famille de remplacement s’avère plus compliquée», a indiqué l’expert de l’institut d’économie politique de l’université de Berne.

Lutte contre la consommation erronée et excessive d’antibiotiques

Comment déterminer de manière fiable la durée d’une antibiothérapie? C’est à cette question épineuse que s’est intéressée Angela Huttner des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) dans son exposé sur le «Pirate Project». Ce projet interdisciplinaire a pour objectif de calculer une antibiothérapie optimale et individualisée. Même si les résultats seront uniquement publiés au printemps, le projet aurait des résultats réjouissants à révéler, a laissé entendre l’intervenante.
Dans l’exposé suivant, Agnė Ulytė de l’université de Zurich a présenté une étude qui a évalué l’impact des lignes directrices et recommandations sur le traitement médical.

L’interprofessionnalité comme clé

Beat Müller, de l’hôpital cantonal d’Aarau, a présenté le projet InHospiTOOL et a montré au moyen d’une étude portant sur 30 000 hospitalisations comment la collaboration interprofessionnelle systématique avait un impact sur la durée d’hospitalisation. Dans sa conclusion, Beat Müller a plaidé en faveur d’approches individualisées alternatives dans la prise en charge des patients à l’hôpital.

Lobbysme 1x1

Ensuite, Céline Mavrot a expliqué comment les préoccupations politico-sanitaires peuvent être véritablement entendues par les décideurs. En fonction du groupe cible, du moment, du contexte et de l’intention, il serait nécessaire d’adopter une stratégie différente, selon l’experte.

La qualité n’est pas un hasard

Dans le dernier exposé, Maria Wertli a à nouveau pris la parole, cette fois-ci en sa qualité de présidente de la commission Qualité de la SSMIG. Elle a présenté la nouvelle stratégie de qualité, qui a pour objectif de positionner la SSMIG en tant qu’acteur national majeur au sein du corps médical. Les membres de la SSMIG en profiteront également: à l’avenir, des outils pour la pratique seront mis à disposition sur le site internet.
L’évènement, qui était placé sous le signe de la qualité et de l’innovation, a trouvé un écho favorable auprès des participants: «J’ai trouvé le Health Symposium très utile. En particulier le message relatif à l’importance de la collaboration interdisciplinaire et interprofessionnelle pour le bien des patients et les conseils de communication m’accompagneront dans mon activité», a estimé un visiteur. L’enquête menée à la fin de l’évènement a également montré que le Health Symposium 2019 a contribué au débat sur les thèmes actuels relatifs au système de santé, mais le dialogue et le réseautage n’ont pas été en reste.

PNR 74 Système de santé

Le programme national de recherche 74 «Système de santé» du Fonds national suisse vise à contribuer à «Smarter Health Care». L’objectif est de mieux comprendre comment améliorer les soins aux malades chroniques et aux personnes multimorbides. En outre, la disponibilité, l’accessibilité et l’interconnexion des données sur la santé doivent être optimisées à long terme. Enfin, l’objectif est de contribuer à renforcer la communauté de chercheurs menant des travaux de niveau international sur le système de santé.www.nfp74.ch
Claudia Schade
Responsable communication et secrétaire général adjoint
Société Suisse de Médécine Interne Générale (SSMIG)
Monbijoustrasse 43
Postfach
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claudia.schade[at]sgaim.ch