Pendant des années j’ai enseigné le training autogène et développé à cette occasion tout un protocole (fig. 1). A chaque étape de cet apprentissage j’ai ajouté quelque chose de spécifique: à celle de la lourdeur, le système moteur, notre «hardware», à la chaleur la circulation sanguine dans les moindres recoins du corps pour prévenir les problèmes circulatoires, les contractures et blocages où qu’ils se produisent, à celle de la respiration, l’animation du corps, l’énergie vitale mais aussi du premier au dernier souffle. A l’exercice du cœur, j’évoquais le rythme, l’harmonie dans le corps mais aussi dans les relations sociales et dans l’environnement. Le cœur nous touche de manière centrale, nous ressentons une responsabilité et à travers ce prolongement de notre cœur que sont nos bras, nous régulons la dynamique de l’échange, donner et recevoir. A l’exercice du ventre je parlais du véritable centre matériel de notre corps, et de la connaissance ancestrale du plexus solaire comme centre de notre système nerveux végétatif, du ressenti intime, «ce que l’on ressent avec ses tripes» et de l’intuition. Ce n’est qu’après tout cela que vient notre système nerveux, et notre tête, de nos jours si fortement éprouvés au risque d’être débordés, soumis en permanence à des exigences à satisfaire, et à un flux ininterrompu de signaux, informations, stimuli de toutes sortes, images, mots, démultipliés par les médias électroniques. Mes commentaires spontanés, souvent adaptés aux situations respectives des patients, déclenchaient de petites discussions dans le groupe élargies très naturellement en propos à visée psychoéducative possédant d’utiles implications thérapeutiques. Les patients valorisaient cet espace de discussion qui leur permettait d’extérioriser leurs préoccupations, leurs peurs et leurs interrogations grâce à l’ambiance d’intimité du groupe.