smarter hospital – pour une médecine avec du discernement
Application de la smarter medicine dans les hôpitaux

smarter hospital – pour une médecine avec du discernement

Editorial
Édition
2018/14
DOI:
https://doi.org/10.4414/phc-f.2018.01795
Prim Hosp Care Med Int Gen. 2018;18(14):241

Affiliations
Co-président SSMIG, président de l’association smarter medicine – Choosing Wisely Switzerland

Publié le 24.07.2018

Non seulement les sociétés de discipline médicale mais aussi les hôpitaux prennent eux-mêmes leur responsabilité en main dans la lutte

contre les traitements inutiles et le gaspillage dans le cadre des soins médicaux.

Le 7 juin dernier, 40 médecins de l’hôpital cantonal de Fribourg ont prêté le nouveau «Serment Suisse» lors d’une cérémonie solennelle. Ce serment est une forme actualisée du serment d’Hippocrate se concentrant particulièrement sur l’économisation croissante de la médecine, notamment avec les engagements suivants: «J’exerce la médecine avec discernement, en fonction des ressources dont je dispose, et je ne recommande ou ne prends que des mesures judicieuses» et «(…) je ne conclus aucun contrat m’astreignant à des quantités définies de prestations ou à l’omission de prestations.»1
Nos collègues demandent ainsi à être impérativement protégés des contraintes économiques qui pèsent sur la médecine. Un acte médical ne peut être réalisé que s’il contribue au bien des patients.
L’association smarter medicine – Choosing Wisely Switzerland s’engage pour que la qualité de vie des patients traités soit centrale et que de l’argent ne soit pas dépensé pour des traitements inutiles voire néfastes. Depuis la création de l’association il y a 1 an, six sociétés de discipline médicale se sont ralliées à ce principe avec la publication de listes top 5 des traitements inutiles, qui font suite aux listes déjà publiées par la SSMIG en 2014 et 2016. D’autres sociétés de discipline travaillent actuellement à l’élaboration de telles listes, si bien que nous pouvons parler d’un véritable mouvement des sociétés de discipline médicale pour la protection des patients contre les traitements inutiles et néfastes.
Cela me rend également optimiste de voir que différents hôpitaux s’efforcent d’appliquer l’idée de smarter medicine dans leurs établissements grâce à des projets concrets. L’hôpital tessinois Ente Ospedaliero Cantonale (EOC) travaille déjà depuis 2015 à la mise en application ciblée du Choosing Wisely. Ainsi, une campagne intensive contre la prescription inutile de benzodiazépines a été menée et des symposiums très appréciés sur le thème de la smarter medicine ont été régulièrement organisés. Les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), en tant que premier «Smarter Hospital», sont déjà devenus partenaires de l’association smarter medicine à l’automne dernier, et le directeur général a officiellement rendu ce statut public le 22 juin 2018. Sur l’initiative du directeur médical, Arnaud Perrier, un total de 47 projets du domaine de la smarter medicine avaient été développés et présentés au cours des jours précédents.
Fait réjouissant, ce mouvement arrive désormais aussi en Suisse alémanique. Après que l’hôpital Limmattal se soit inscrit à l’association en tant que partenaire, l’hôpital Triemli de Zurich se rallie à présent aussi à l’idée de smarter medicine. Les responsables de l’établissement souhaitent, à l’instar des HUG, lancer différents projets concrets ces prochains mois et ainsi motiver d’autres hôpitaux à s’établir comme Smarter Hospital.
Le fait que non seulement les sociétés de discipline médicale mais aussi les hôpitaux prennent eux-mêmes leur responsabilité en main dans la lutte contre les traitements inutiles et le gaspillage dans le cadre des soins médicaux est à mon avis un signe important. Ce sont des experts, également dans ce domaine.
L’association smarter medicine – Choosing Wisely Switzerland se donne pour mission d’une part de coordonner diverses initiatives, promouvoir les bonnes idées et motiver les acteurs afin qu’ils lancent également des projets concrets et d’autre part d’assumer un rôle de médiateur entre les traitants et les traités.
Les thèmes de la smarter medicine doivent également faire l’objet de vastes discussions publiques afin de permettre une confrontation approfondie avec les thèmes de la sur-médicalisation et des soins inappropriés, et ce de façon objective et qualifiée. Pour cette raison, nous organisons en automne une conférence publique autour de la question «Comment promouvoir la smarter medicine en Suisse?» et lançons une campagne spécifique pour les patients (voir détails page 242).
Bruno Schmucki
Kommunikation, SGAIM
Schweizerische Gesellschaft
ür Allgemeine Innere
Medizin
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bruno.schmucki[at]sgaim.ch