Mais il y avait encore sa fille, qui avait épousé un Bergengruen (professeur de lycée, lic. phil. II) et qui, à la grande joie de Sommer, marchait sur ses pas. Non pas qu’elle ait repris son cabinet; «Papa, je ne peux pas infliger un local qui sent le renfermé à ma collègue», disait-elle. Les deux jeunes médecins travaillent maintenant dans un centre de santé dans la banlieue de Zurich. Tout était pour le mieux donc, mais depuis peu, un sujet de discussion venait menacer la paix familiale de Noël. Le changement climatique et les voyages! La fierté des Bergengruen-Sommer sont trois ravissantes petites filles de 6, 4 et 2 ans. Ils étaient en conséquence inquiets de ce que Papi Sommer & Co, en somme tous ces croisiéristes, laisseraient de la planète bleue à ces petits êtres. La veille de Noël, on se contient encore un peu, mais le lendemain, le jour de Noël, une discussion assez vive éclate, car le vieux Sommer ne jure que par l’été, le soleil et la chaleur et se vante de ses pérégrinations. Déjà 65 pays derrière lui, c’était selon lui tout de même une performance. A un moment donné, c’en était trop pour sa fille et elle a commencé à faire des reproches à son vieux père, qui n’ont pas été bien reçus. Après avoir travaillé dur pendant toute une vie, on pouvait bien s’octroyer quelques plaisirs. «Oui, mais papa, si tout le monde pensait comme ça et tu sais que tous ces vols, ces hôtels dans les pays chauds, et les piscines»; et ainsi de suite…